17/06/2010

la goutte d'eau qui fait déborder le var

Le Var a été durement touché par les inondations, comme nous l'explique le coucou témoin des évènements.
Ayant passé la majeure partie de ma vie dans ce département, je sais que les pluies peuvent y être subites et diluviennes. Je me souviens de torrents d'eau dévalant la grande rue devant mon domicile, l'eau jusqu'à la moitié de ma portière, les bouches d'égouts qui se soulèvent sous la pression de l'eau. J'imagine que le phénomène d'avant-hier était apocalyptique pour avoir causé autant de décès, et on ne peut que compatir à la douleur de tous ceux qui en sont victimes.

Cependant, ne peut-on se poser des questions sur les causes d'une telle catastrophe ? Le climat est-il réellement en train de se dégrader comme nous l'annoncent les spécialistes ? Et dans ce cas sommes nous préparés à affronter de tels phénomènes qui risquent de se répéter ? car je vous rappelle que ce n'est pas la première fois que le var est touché cette année par de tels accidents climatiques !

Lorsque l'on connait le Var ( ou le sud de la France en général...) on ne peut que constater que la bétonnage effréné de ces 30 dernières années doit être en partie responsable de l'étendue des dégâts.
Tout le monde veut du soleil, vivre dans le sud, le rêve de beaucoup qui ont passé leur vie sous la grisaille parisienne, ce que je peux comprendre vivant actuellement sous les nuages, mais à quel prix ?
Je me souviens de ma petite commune côtière de mon enfance, au départ assez peu d'habitants, des petits bois de pins maritimes de ci de là, puis d'année en année, du haut de ma colline, je ne voyais plus que le rose des toits de tuiles à perte de vue, le bleu des piscines, le gris des parkings de lotissements et des routes d'accès...
Comment voulez vous que l'eau, qui ne tombe que rarement dans cette région, puisse être absorbée par des sols desséchés, et des sols goudronnés ? L'eau qui tombe tout à coup en masse, ruissèle, glisse, de rue en rue, dans les pentes elle forme des torrents lorsque le cours d'eau quitte son lit habituel.

Je sais que ce discours n'est pas apprécié, ni par ceux qui s'installent sous le soleil et qui font construire dans des endroits improbables, à flanc de colline, accrochés à la roche, ou pire dans d'anciennes zones marécageuses, d'autres qui vendent leurs terrains agricoles à prix d'or lorsque le POS est modifié, les maires qui donnent des permis de construire sans réfléchir aux conséquences.
Les rares qui élèvent leur voix pour dire stop, on va trop loin, sont traités de passéistes, de fichus écolos qui veulent freiner le développement local.

La terre ne nous appartient pas, la nature ne nous appartient pas non plus, et je crois bien que la planète est en train de nous faire comprendre que non seulement elle est bien plus forte que nous mais qu'en plus elle compte bien nous faire payer nos erreurs si nous ne reculons pas devant sa puissance dévastatrice !

2 commentaires:

Le coucou a dit…

Il n'y a pas un mot de trop dans cet aperçu des problèmes varois. Tout ne se résume pas à la dégradation de l'environnement, mais cela aggrave considérablement les choses.
Entièrement d'accord avec toi, donc.

isabelle B. a dit…

@lecoucou en attendant le var doit panser ses blessures, espérons que le million débloqué va aussi servir à faire de la prévention...